Faire plaisir ou se respecter : il faut choisir

Hier soir, devant “C à Vous”, une scène anodine m’a percutée de plein fouet. Des jeunes filles buvant de l’eau salée sans broncher, pendant que les garçons grimacent ou recrachent. Pourquoi ce contraste ? Pour faire plaisir, peut-être. Une image forte, presque symbolique. Et si c’était une métaphore de ce que vivent encore beaucoup de femmes aujourd’hui dans leur vie professionnelle ?

Quand l’envie de plaire prend le pas sur soi

Cette scène m’a renvoyée à un autre contexte : celui de l’entrepreneuriat au féminin. Être entrepreneuse, c’est souvent naviguer entre ambition et doutes, entre affirmation et recherche de légitimité. Et le syndrome de l’imposteur n’est jamais bien loin : cette petite voix qui s’invite en nous pour nous faire croire que l’on n’est pas assez. Pas assez compétente. Pas assez expérimentée. Pas à notre place.

Boire de l’eau salée avec le sourire, c’est exactement ça. Une façon imagée de dire « je fais ce qu’on attend de moi », même si cela ne me convient pas. On s’efforce de répondre aux attentes, d’être aimable, de faire plaisir… jusqu’à s’oublier.

Cette attitude, loin d’être anodine, prend souvent racine dans notre éducation. Depuis l’enfance, beaucoup de filles entendent qu’il faut être gentille, polie, discrète. Résultat : on apprend à ne pas déranger, à minimiser ses besoins, à taire ses ressentis. Et une fois adulte, dans un cadre pro, cela peut nous freiner dans nos négociations, nos décisions, notre capacité à nous imposer ou à célébrer nos succès.

Oser dire non : un acte de réappropriation

La vraie transformation, elle commence ici : dans la prise de conscience. Réaliser que ces réflexes ne sont pas une fatalité, mais le résultat d’une construction sociale, c’est déjà faire un pas vers soi. Dire non. Refuser de continuer à boire cette fameuse eau salée pour ne pas froisser. Oser exprimer son désaccord, poser ses limites, affirmer ses choix… même quand c’est inconfortable.

Être authentique, ce n’est pas être dure ou égoïste, c’est simplement se respecter. C’est accepter que notre place ne se gagne pas en se suradaptant, mais en étant pleinement soi. Et paradoxalement, c’est souvent dans cette posture que l’on inspire le plus, que l’on rayonne et que l’on devient un vrai moteur de changement.

Et si on posait enfin le verre ?

Alors, si toi aussi tu as parfois l’impression de faire semblant, de forcer, de dire oui quand ton corps crie non… c’est peut-être le bon moment pour poser ton verre. Pour écouter ce qui est juste pour toi, au-delà des attentes ou des conditionnements.

Parce que le vrai plaisir, ce n’est pas dans le regard des autres qu’on le trouve, mais dans cette sensation précieuse d’être alignée avec soi-même. Et ça, ça n’a pas de prix.